Intelligence économique peut-être… mais à quel niveau se situe « l’ intelligence »

Les définitions qui tendent à décrire les contours de cette nouvelle fonction dans les organigrammes sont pour le moins encore très floues, mais peut-être est-ce là le but recherché ?

Si le rôle du DIE (Directeur de l’Intelligence Économique) est d’exercer une veille technologique sécurisée, voire d’anticiper les avancées techniques afin de précéder la concurrence en ayant recours à la quête d’informations externes à l’entreprise, alors il est clair qu’il existe une certaine redondance avec les fonctions des services marketing internes, voire externalisés.

En effet, l’objectif des responsables des départements marketing a toujours été de mettre en œuvre tous les moyens visant à réactualiser les données permettant à l’entreprise d’innover en jalonnant les actions concurrentes à l’aide de « benchmarking » toujours plus pertinents (intelligents ?) …

Maintenant, si comme cela existe au travers d’autres définitions, on a souhaité qualifier une fonction dont la particularité est d’utiliser les nouveaux logiciels visant à collecter et à analyser les informations de toutes natures et de toutes origines, circulant au sein des supports et réseaux électroniques, alors ce poste constituera une nouvelle source d’information à la disposition du service marketing, voire des décideurs dans l’entreprise.

Reste à savoir à qui l’on attribue l’intelligence ?

En effet, les études réalisées auprès des responsables de ces services, utilisateurs de ces nouveaux outils démontrent que si la technologie permet de « recueillir » et de « traiter » les données, en revanche le paramétrage des systèmes de recherche et l’analyse des corpus ainsi obtenus dépendent encore directement de la sagacité du chercheur et de la finesse de l’élaboration des thésaurus.

Le concept d’« intelligence économique » ne correspondrait-il pas plutôt à ce nouvel engouement pour les néologismes qui ont, entre autres, transformé les employés au balayage en techniciens de surfaces… car la préoccupation des hommes de marketing a toujours été de rendre leurs travaux suffisamment intelligibles voire même… intelligents, pour être compris de leurs destinataires. Enfin, si le terme s’est inspiré de la traduction du concept anglo-saxon «intelligence service », alors on entre dans un autre univers.

Rubriques : Innovation

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