L’idéal n’est-il pas encore d’échapper au dilemme d’une dissonance cognitive toujours difficile à réduire .

Le récent test d’acceptation visant un dispositif permettant de réduire la consommation d’énergie domestique a permis de constater que cette nouvelle opportunité d’agir en faveur de la planète avait aussi pour attrait d’éviter aux individus l’état inconfortable induit par une dissonance cognitive culpabilisante.

En effet, si les individus ne remettent plus en cause la gravité des enjeux environnementaux et ne doutent plus de la nécessité de changer leurs comportements, on note toutefois qu’au-delà des déclarations d’intention, le passage à l’acte demeure toujours aussi difficile à réaliser.

Concrètement les freins au changement sont multiples, et le plus souvent conditionnés par la méconnaissance des problèmes environnementaux, de leurs causalité et des solutions possibles. Enfin la préoccupation durable demeure encore secondaire par rapport à l’urgence de sujets comme le pouvoir d’achat ou le chômage.

De plus à l’heure actuelle la protection de la planète se situe à contre-courant des valeurs matérialistes priorisées comme la consommation et la production. Cette contradiction est à l’origine d’une dissonance cognitive et qui affecte l’individu confronté à deux attitudes ou à deux croyances incompatibles : « je suis conscient du problème…mais je ne change pas… ».

Pour tenter de s’extraire de cet inconfort psychologique et de se mettre en règle avec leur conscience, les individus tentent donc d’adapter leur discours pour éviter de changer de comportement, entre autres, en projetant le problème sur les autres: « je ne suis qu’une goutte dans l’océan … ce que je ferais ne servira à rien … je ne fais rien … ».

Dans un tel contexte, l’intérêt de cet économiseur d’énergie, est en fait de déplacer la problématique, en ce sens que l’automatisme se substitue à l’individu. Il permet d’échapper au dilemme de la dissonance complexe à réduire. De plus le résultat est plus rapidement atteint que celui que l’on pourrait attendre de campagnes de sensibilisation destinées à instiller des « consonances cognitives » propices aux changements d’attitudes, mais toujours aléatoires et longues à se concrétiser.

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